le 12 décembre 2025
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Publié le 12 septembre 2025 Mis à jour le 12 septembre 2025

De la critique à la proposition : retour d’expérience sur une collaboration sociologie/informatique

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Séance du séminaire "Interdisciplinarité en SHS : enjeux, méthodes et critique", organisé par la Maison de la Recherche SHS de CY Cergy Paris Université, avec Fabrizio Di Vigny et Quentin Lobbe (CNRS), le 12 décembre 2025, de 15h à 17h

De la critique à la proposition :
retour d’expérience sur une collaboration sociologie/informatique

Deuxième séance du séminaire
Interdisciplinarité en SHS : enjeux, méthodes et critique

Le 12 décembre 2025
De 15h à 17h

Maison de la recherche SHS - auditorium
CY Cergy Paris Université (site des Chênes)
33 boulevard du Port, Cergy

Avec Fabrizio Di Vigni, chercheur, sociologue du numérique, Centre Internet et société (CIS), CNRS, et Quentin Lobbe, chercheur, Sciences sociales computationnelles, CNRS (laboratoire en attente de précision)

Cette conférence débat aura comme base la recherche Fostering Interdisciplinarity in the Social Sciences. A Critical and Normative Comparison between the "Expansionistic" and the "Merging" Boundary Works, 2024. 
Publication ouverte HAL

En théorie, la recherche interdisciplinaire devrait incarner la connexion et l'intégration des outils, des approches et des communautés de différentes disciplines. Dans la littérature, ce concept fait référence à la collaboration, à la complémentarité et à la synthèse. Cependant, il existe des cas où la recherche interdisciplinaire, qu'elle soit menée individuellement ou collectivement, est critiquée pour son asymétrie, voire son impérialisme. Ces critiques surgissent lorsque les ressources sociales, les cadres épistémiques, les visions ontologiques et les positions normatives sont déséquilibrés, favorisant une discipline au détriment des autres. Dans de tels contextes, une perspective domine toutes ces dimensions, ce qui entraîne une dévalorisation des perspectives alternatives impliquées dans la recherche.

Cet article normatif explore et fournit des exemples de deux approches contrastées de l'interdisciplinarité tirées des sciences de la complexité : l'approche "expansionniste" et l'approche "fusionnelle". La première est examinée à travers l'analyse critique d'une étude de cas sur les "sciences urbaines", tandis que la seconde propose une proposition normative basée sur des exemples tirés des "sciences sociales computationnelles".

L'article s'appuie sur des données d'entretiens et des documents bibliographiques, et mobilise le concept de "travail de délimitation" inventé par Thomas Gieryn pour décrire les stratégies employées par les scientifiques pour établir et préserver leurs frontières socio-épistémiques.

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In theory, interdisciplinary research should embody the connection and integration of different disciplines' tools, approaches and communities. In the literature, the concept refers to collaboration, complementarity and synthesis. However, there are instances where interdisciplinary research, whether conducted individually or collectively, faces criticism for being asymmetrical or even imperialistic. This criticism arises when social resources, epistemic frameworks, ontological views, and normative stances are unbalanced, favoring one discipline over others. In such contexts, one perspective dominates across all these dimensions, resulting in the devaluation of alternative perspectives involved in the research.

This normative paper explores and provides examples of two contrasting approaches to interdisciplinarity drawn from complexity sciences: the "expansionistic" approach and the "merging" approach. The former is examined through a critical analysis of a case study on "urban science," while the latter offers a normative proposal based on examples from "computational social sciences."

The article draws upon interview data and bibliographic materials, and mobilizes the concept of "boundary work" coined by Thomas Gieryn to describe the strategies employed by scientists to establish and safeguard their socio-epistemic boundaries.